Devant ces paysages de campagnes verdoyantes, d'aucuns tenteraient illico de donner dans le bucolique alors qu'une réalité toute autre pourrait, elle, vous donner la colique. Penchons-nous - mais pas trop près ! - sur les conséquences de cette peste moderne qu'est l'épandage des produits dits "phytosanitaires".
Qu’elle fasse la une des journaux télévisés ou non, c'est une action judiciaire inédite* en France qui s’annonce : tenter d'obtenir de l'État des indemnités pour les non-professionnels – c.à.d tout simplement les riverains - touchés par les maladies** entraînées par les pesticides.
Une bataille juridique va donc s'engager sous l'égide d'un cabinet de juristes, menée par une personnalité*** politique d'un certain renom.
Toute la problématique s'oriente autour de la question clé : pourquoi les riverains n’ont pas la même reconnaissance, alors que, d’une certaine manière, ils sont encore plus vulnérables ?
Que l’on ne vienne pas dire que le fait est marginal : depuis la reconnaissance des maladies professionnelles dues à l’utilisation (massive !) des produits phytosanitaires incriminés, le nombre de demandes d’indemnisations double d’année en année. Pour 2024, attendons-nous à voir être dépassé le millier de dossiers...
En gros, cela reviendrait à dire qu’il vaut mieux habiter au beau milieu d’une pollution urbaine aux gaz d’échappements et autres joyeusetés industrielles que dans une verte campagne plantée de vignobles et autres vergers : « Tu bouffes, tu bouffes pas (bio), tu crèves quand même ! »
L’abeille, la cigale… et l’on pourrait s’interroger de savoir comment aurait-il fait son compte, le père La Fontaine, pour écrire ses si fameuses fables sur des insectes qui ont disparu ?
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* Source : Magazine "Reporterre", 18 mai 2024.
** en gros et pour commencer, les mêmes que celles dites "professionnelles" soit : cancers de la prostate et lymphatiques et maladie de Parkinson.
*** ...dont le nom sera demandé dans le quiz qui va suivre !