C'est il y a exactement 204 ans que naissait la femme* qui allait révolutionner l'art et la pratique des soins infirmiers. D'où la "Journée internationale" du 12 mai, qui salue son action comme celle de toutes ces condisciples, instaurée dès 1965.
Quand Dieu créa l’infirmière**, il fit un paquet d'heures supplémentaires. C’était le sixième jour. Un ange lui dit : "Seigneur, vous travaillez déjà depuis longtemps à ce modèle !". Dieu répondit : "As-tu vu la liste des attributs requis par la commande ? L’œuvre doit être livrable sous forme féminine et masculine, facile à désinfecter et, à part pour l'embauche, ne causer aucun entretien. Il lui faut des nerfs d’acier et un dos à toute épreuve, tout en étant docile et gracieuse. Elle doit pouvoir faire cinq choses à la fois, tout en gardant toujours une main de libre".
L’ange secoua la tête et dit : "Six mains, voilà qui est difficile !". "Oh ! Les mains, cela n'est rien encore !", répondit Dieu. "En revanche, trois paires d’yeux pour le modèle standard, là se posent de sérieux problèmes. Deux yeux pour voir la nuit à travers les murs pendant les veilles et pour pouvoir surveiller deux unités. Une autre paire derrière la tête pour voir ce qu’on aimerait lui cacher et, bien sûr, deux yeux devant, qui regardent le patient et qui lui disent : « Je vous comprends, je suis là, ne vous inquiétez pas »". L’ange le tira gentiment par la manche et lui dit : "Allez dormir, Seigneur, vous continuerez demain matin".
"Je ne peux pas", répondit Dieu. "J’ai réussi à ce qu’elle ne tombe presque jamais malade et puisse se soigner elle-même. Elle accepte que dix chambres doubles accueillent quarante patients, mais que dix postes de travail ne soient souvent pourvus que par cinq infirmières. Elle aime sa profession qui exige beaucoup d’elle et qui rapporte peu d’argent. Elle sait vivre avec des horaires irréguliers et accepte d’avoir peu de week-end de libre".
L’ange tourna lentement autour du modèle de l’infirmière. "Le matériel est trop fragile", soupira t’il. "Mais il est tenace", répliqua Dieu ; "Tu ne t’imagines pas tout ce qu’il supporte". "Pense-t-elle ?" demanda l’ange. "Certainement, mais elle sait aussi évaluer une situation et faire des compromis" dit Dieu.
L’ange se pencha vers le modèle et passa le doigt sur sa joue. "Là, je vois une fuite", dit-il. "Vous essayez de mettre trop de choses dans votre modèle...".
"Pour les moments de joie, de tristesse, de déception, de douleur et de délaissement..." expliqua Dieu : "C’est la larme qui sert de soupape de trop plein !".
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*...dont le nom est à (re)découvrir au début du quiz ci-après !
** Adaptation libre d'un poème d'Erma Bombeck (1927-1996) "Et Dieu créa la mère"